LUXUS PLUS : RENDEZ-VOUS AVEC UN ARTISTE

KEITH MAJOR : PHOTOGRAPHE ARTISTIQUE & COMMERCIAL

INTERVIEW CELIA FABBRI LUXUS PLUS 7 KEITH MAJOR

 Avec plus de 30 ans d’expérience et une liste de clients de premier plan, dont Sony Music, Colgate-Palmolive, Essence et Cosmopolitan, Keith Major s’est établi comme l’un des photographes commerciaux new yorkais les plus prisés de son époque. Optimiste dans l’âme, amoureux des Arts et de l’humanité, il utilise toutes ses compétences créatives pour sublimer la beauté à travers la mode, les portraits, la publicité ou encore la musique. Aujourd’hui, il nous parle de son parcours et de sa vision de la photographie.

 

POUVEZ-VOUS NOUS PARRLER DE VOTRE CURSUS PROFESSIONNEL ?

Mon parcours professionnel a commencé après l’université. Même bien avant, quand j’étais un enfant de douze ans et que je voulais être un artiste. Je suis allé au Brooklyn Museum et au Pratt Institute pour apprendre la photographie après l’école et le week-end. Je suis également allé à la High School of Art and Design de Manhattan. Et après le lycée, dans une école de photographie, au Rochester Institute of Technology, qui à cette époque tournait encore des films.

Ma carrière professionnelle a commencé lorsque j’étais assistant d’un photographe. Et j’ai senti que j’avais plus appris en une semaine qu’en quatre ans à l’université. Vous apprenez beaucoup aux côtés d’un professionnel et vous voyez comment il évolue dans son cadre. Après un an d’assistance, j’ai pris un emploi dans un studio photo, faisant mes propres tests après mes heures de travail et le week-end. Mon plan était de développer mon expérience jusqu’à ce que je sois licencié car trop occupé à entreprendre mes propres affaires ou que j’arrête grâce à cela. J’ai pu arrêter, mais rester, en louant le bureau et le studio que j’utilisais avec l’ancien employeur. En cours de route, j’ai rencontré et travaillé avec d’autres créatifs, maquilleurs, stylistes, musiciens… et au fil du temps j’ai photographié de plus en plus, les projets devenant de plus en plus prestigieux d’année en année. Avec une trentaine d’années d’expérience, j’ai toujours le sentiment d’apprendre et de grandir. J’ai commencé à enseigner la photographie au lycée et en enseignant, j’apprends tout autant de mes élèves. En tant que personne créative, il n’y a jamais de fin à votre évolution. Combiné à l’expérience que vous gagnez, vous grandissez si vous essayez de rester jeune et innovant.

 

QUE FAITES-VOUS POUR RESTER INNOVANT ?

Mon approche de la photographie commence par un désir de créer des images et de les partager avec les sujets que je photographie et avec le monde en général. Portant délibérément attention aux arts, je demeure toujours inspiré par ce que je vois et ce que je vis. Et je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur à collecter des images pour créer de nombreux dossiers d’idées. Lorsque cela me convient, j’incorpore les messages que je vois, ressens et expérimente dans mon travail. C’est la vue macro. Pour l’approche la plus spécifique, lorsque l’on me confie une mission ou que je crée un travail personnel, je considère tout ce qui me semble le mieux adapté au sujet et j’exécute en conséquence.

Je laisse les questions sur mon style et ma vision au spectateur. Je dirais que ma technique est une question de clarté. J’aime créer des images qui sont délibérées dans leur composition et leur mise au point. Aussi, concernant ma technique, je préfère les portraits qui flattent le sujet. Je choisis les lentilles et l’éclairage dans cet esprit. Je vois les gens dans ce qu’ils ont de meilleur chaque jour à l’œil nu. J’essaie juste d’utiliser les outils de la photographie pour capturer ce que l’univers m’a donné et exprimer la beauté. Car nous sommes tous attirants à notre manière. Cette célébration est la joie, qui est une caractéristique de l’amour. J’espère que l’humanité embrasse l’amour et s’élève socialement.

 

QUELS SONT VOTRE APPROCHE, VOTRE TECHNIQUE, VOTRE VISION ET VOTRE STYLE ?

Mon approche de la photographie commence par un désir de créer des images et de les partager avec les sujets que je photographie et avec le monde en général. Portant délibérément attention aux arts, je demeure toujours inspiré par ce que je vois et ce que je vis. Et je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur à collecter des images pour créer de nombreux dossiers d’idées. Lorsque cela me convient, j’incorpore les messages que je vois, ressens et expérimente dans mon travail. C’est la vue macro. Pour l’approche la plus spécifique, lorsque l’on me confie une mission ou que je crée un travail personnel, je considère tout ce qui me semble le mieux adapté au sujet et j’exécute en conséquence.

Je laisse les questions sur mon style et ma vision au spectateur. Je dirais que ma technique est une question de clarté. J’aime créer des images qui sont délibérées dans leur composition et leur mise au point. Aussi, concernant ma technique, je préfère les portraits qui flattent le sujet. Je choisis les lentilles et l’éclairage dans cet esprit. Je vois les gens dans ce qu’ils ont de meilleur chaque jour à l’œil nu. J’essaie juste d’utiliser les outils de la photographie pour capturer ce que l’univers m’a donné et exprimer la beauté. Car nous sommes tous attirants à notre manière. Cette célébration est la joie, qui est une caractéristique de l’amour. J’espère que l’humanité embrasse l’amour et s’élève socialement.

 

QUELLES SONT LES RÉALISATIONS DONT VOUS ÊTES LE PLUS FIER ?

Je suis très fier de ma session avec Iris Apfel car la photo que je vous présente a été intégrée dans son livre d’art biographique et l’illustration de la couverture a été inspirée par une autre de mes photos de cette même session. Je suis également fier de ma photo de Kevin Hart qu’il utilise toujours comme son avatar Instagram.

Je suis peut-être très fier d’une mission que j’ai faite il y a des années pour le magazine EBONY. On m’a demandé de recréer des couvertures emblématiques à partir de leur histoire d’acteurs et de dignitaires avec des célébrités actuelles comme sujets. Le simple fait d’être invité à le faire est un compliment, cela témoigne de la croyance en mes compétences sur le marché. Et d’une certaine manière, ce n’est pas seulement la possibilité de réaliser mon travail et montrer mes compétences qui me touche mais aussi le fait que ma famille peut l’apprécier. Mes tantes et oncles qui voient et lisent ce magazine peuvent s’y rapporter. Ils peuvent s’identifier à des stars qui sont venues du passé alors qu’ils ne peuvent pas le faire par mon travail habituel dans la mode et avec les célébrités.

 

VOUS PHOTOGRAPHIEZ POUR DIFFÉRENTS DOMAINES. POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE LEURS ATTENTES ET COMMENT VOUS RÉPONDEZ À LEURS BESOINS ?

Je photographie dans une variété de genres : portraits environnementaux ou d’entreprise, mode, beauté, célébrités, musiciens. À présent, j’ai une longue histoire et expérience. Mes clients et collègues attendent du professionnalisme et de l’excellence. Je porte toujours attention à la meilleure façon de rendre le plus grand nombre possible de personnes satisfaites du résultat. La recherche prise sur mon temps, mon attention aux arts, les séances auto-désignées avec les modèles et les artistes sont importantes. C’est un style de vie créatif qui me permet d’être préparé pour le travail en cours. Et parce que je suis mon propre chemin pendant mon temps personnel, mon client n’a pas comme fardeau le temps perdu que je pourrai prendre pour créer quelque chose qui finalement ne lui convient pas.

Ce que veulent les marques – quelles sont leurs attentes – est une question tout à fait unique maintenant parce que les médias ont changé. Si vous m’aviez posé cette question en 1998, j’aurais pu vous dire : «la maison de disques aime avoir 6 à 8 plans différents. Elle aime avoir quelque chose pour l’emballage, autre chose pour la publicité et encore une autre pour les performances live… ». Mais maintenant, nous sommes tous encore en train de trouver notre chemin. Fondamentalement, ce qui est demandé, c’est autant de contenu que vous pouvez en donner. Parce que les médias sociaux évoluent si vite, on vous demande de prendre de plus en plus de photos et de les faire à un rythme beaucoup plus soutenu, aussi vite que possible. Donc, ces jours-ci, c’est souvent : « Donnez-nous autant que vous le pouvez et pouvez-vous aussi tourner des vidéos. ».

Nous sommes au bord d’un énorme changement. C’est tellement différent de mes débuts dans la photographie pour les magazines.

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DANS VOS PROJETS PROFESSIONNELS, POUVEZ-VOUS APPORTER UNE VISION PERSONNELLE AUX DEMANDES DES CLIENTS ? SI OUI, COMMENT L’APPORTEZ-VOUS ?

Oui bien sûr. Par exemple, une fois un directeur d’une société avec laquelle j’ai travaillé sur un tournage voulait un look d’angle sauvage très agressif avec lequel je n’étais pas d’accord. Alors qu’il me montrait son mood board, j’ai pensé que ce serait très peu flatteur car les angles étaient trop agressifs et nous ne pouvions apprécier pleinement les détails et les textures des vêtements. Je lui ai montré une alternative dont il n’était pas tout à fait sûr, alors nous avons trouvé un terrain d’entente au milieu. Lors du shooting, il a commencé à voir en quoi ma suggestion était la plus élogieuse. Nous avons réalisé des angles extrêmes mais pas autant qu’il le souhaitait à l’origine. Je que j’essaye de dire c’est que lorsque j’ai obtenu le poste et qu’il m’a montré ce qu’il voulait, j’ai senti que ce serait moins professionnel de simplement dire « oui ». Je devais trouver un moyen poli de lui montrer une autre vision créative qui pourrait l’inspirer autrement. Je pense qu’au final, qu’il s’agisse d’un gros client publicitaire ou d’un jeune créatif, vous souhaitez utiliser votre expérience et votre professionnalisme pour leur donner le meilleur de vous-même et interpréter leur idée de la meilleure façon possible, tout en respectant leurs goûts.

 

QUEL EST LE DÉFI LE PLUS DIFFICILE AUQUEL VOUS AVEZ DÛ FAIRE FACE ?

Grandir noir à New York aux États-Unis dans une famille de la classe ouvrière comporte une pléthore de défis. Les États-Unis sont malheureusement préoccupés par la race. J’ai choisi une voie qui est traditionnellement adaptée à une classe moyenne supérieure ou encore mieux à une personne riche et créative. Les caméras et autres matériels sont chers. Les gens qui traditionnellement enseignement, sont des mentors ou embauchent ne me ressemblent pas souvent. Mais pour reprendre Bob Marley, tout le monde pense que son fardeau est le plus lourd. La vérité est que j’ai toujours été confronté à des défis avec une optimiste autodétermination. J’adore prendre des photos, créer des images. Rien ni personne n’allait m’empêcher de le faire.

 

AVEZ-VOUS DES CONSEILS POUR LES DÉBUTANTS ?

Le premier conseil qui semble très basique mais qui est véridique est qu’il faut continuer à prendre des photos. Vous apprenez plus en prenant des photos qu’avec des tutoriels, des leçons ou des mentors. Et réfléchissez à la façon dont vous composez vos photographies pour comprendre ce que vous faites et répéter ce que vous aimez.

En outre, la conscience est votre meilleur ami. Plus vous serez attentif à la lumière, aux conditions et aux réglages de votre caméra, mieux vous vous porterez. Prenez des photos, soyez conscient. Regardez d’autres photographies, regardez des images dans les arts, regardez tous les arts et trouvez l’inspiration dans ces endroits.

Si vous pouvez trouver un mentor, quelqu’un qui fait des créations que vous aimez, comme vous le souhaitez, pour le média que vous voulez, passez du temps avec cette personne. Aidez-la, assistez-là. Cela ne doit pas être forcément long, vous pouvez en apprendre beaucoup entre 6 mois et un an. Et essayez d’être créatif. J’ai remarqué que les jeunes photographes sont très bons car ils ont vu tellement d’images qui les poussent à développer leur créativité.

Je suis très impressionné par les jeunes photographes. Je vois l’avenir de la photographie comme une partie de la palette d’une personne créative. Vous n’aurez plus quelqu’un qui est seulement photographe. Vous avez des gens qui pratiquent très bien la photographie mais qui font également autre chose. Parce que maintenant de nombreux jeunes photographes sont des directeurs de création. Ils maîtrisent plusieurs techniques artistiques. Je suis sûr que nous pouvons trouver beaucoup de mauvais travaux car il y a énormément d’images mais le bon travail est très bon, grâce également à l’incroyable technologie dont nous disposons. Le bon travail sera encore plus impressionnant et ces photographes seront bien plus que de simples photographes. La photographie ne sera qu’une partie de vos compétences créatives.

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The photographs are the property of Keith Major.

Article for Luxus Plus magazine.